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- Récital Kana Okada - 岡田 奏 ・リサイタル - Limoges -

Limoges, le 12 Décembre 2018.

Je ne sais pas quoi dire moi... Peut être tout simplement merci.

Merci à Lucie d'avoir organisé cette rencontre, c'est comme recevoir le plus beau cadeau de Noël du monde en avance. Parfois je la soupçonne de connaitre l'Univers en personne, et de me transmettre ainsi , dans le plus bel écrin, tous les messages qu'il a pour moi.

Il y a 48h je ne connaissais même pas le nom de cette pianiste Japonaise, Kana Okada (岡田 奏), et bien entendu, je n'avais jamais été à un récital de Piano.

Je me suis senti comme un gamin qui rêverait de devenir astronaute et qu'on emmènerait visiter la base de lancement Cap Canaveral.

Le genre de souvenir qui termine de graver dans le marbre, des rêves qui se transforment dès lors en objectifs.

C'est particulier de dire à une Lauréate finaliste du concours musical international de la Reine Elisabeth : J'ai commencé le piano y a deux mois !

J'crois que j'avais besoin de le dire, le confier à quelqu'un dont c'est le métier, la Vie, comme si elle était devenue la garante d'un engagement signé avec moi même.

Le petit hasard fabuleux de l'histoire, c'est d'avoir été reconnu, dans ce milieu et contexte où je ne connais personne, par une dame me demandant si c'était bien auprès de moi qu'elle avait fait l'acquisition d'un dessin de dragon. Ah oui... ce dessin qui avait contribué à offrir à l'enfant en moi son premier Piano.

Enfin bref, toutes ces émotions m'ont aidé à choisir le prochain morceau à apprendre : Clair de Lune de Debussy. Il figure d'ailleurs dans le CD de Kana Okada qui trônera désormais, en guise de seconde partition imaginaire, aux côtés de mon dessin de Madame Anda.



- Le Dragon dédicacé pour Hugo -





Le moment que je redoutais le plus est arrivé :

Un petit garçon me tend un billet en me demandant si il peut avoir une repro de l'affiche ou un dessin personnalisé dédicacé sur son petit carnet.

Je ne fais pas de dédicaces, mais c'est juste pas possible de dire non à un enfant à la fois impressionné et qui rêve d'avoir son petit dragon rien qu'à lui.

il a eu son affiche, et je lui ai demandé d'aller faire un tour avec sa mère et de revenir après vingtaine de minutes le temps de réaliser son souhait.

- 2 Juillet 2016 - Les Lithaniennes -

- Petite Schoolgirl et la machine à faire le Vent -

"Petite Schoolgirl" n'a rien de petite, ses interminables longues jambes vous le diront. Elle n'a rien d'une écolière non plus : Femme, tout juste trentenaire, mère, elle a simplement préservé son âme d'enfant.

Des cheveux de bébé, un front lunaire, un sourire à l'éclat solaire ; entre les deux, des yeux noirs étincelant d'étoiles malicieuses. C'est ce regard qui me poussa à la dessiner sans même la connaître, juste à cause de cette sensation étrange en plongeant dedans, de lire dans le passé, le présent et l'avenir.

C'est comme une porte ouverte sur l'univers tout entier, un passage cosmique menant vers un espace temps où tous les soleils de la galaxie seraient réunis en un. Une alchimie explosive, une énergie pure et infinie, un trésor précieux à entretenir avec précaution, car tout ce qui est fort est fragile.

Voilà tout le paradoxe de Petite schoolgirl, comme si une divinité puissante, qui avait oublié qui elle était, s'était réfugiée dans l'image fragile et enfantine d'une poupée, d'une écolière, afin de réapprendre à se connaître, se réapproprier ses pouvoirs, sa véritable force, son charisme.


Sans doute est-ce l'âge idéal pour cela, la trentaine, là où les trois sommets de son triangle d'or érigent à ses extrémités, la Femme, l'Enfant et la Mère.

L'équilibre parfait, le paroxysme de ce rayonnement que je ressens, cette vibration féerique qui se dégage d'elle à chaque fois que mes yeux croisent les siens.



 

- Naoko -

C'était à la galerie Choiseul, en passant devant la vitrine, elle m'avait invité à entrer.

Naoko a le niveau de Français que je trouve idéal : suffisant pour avoir une conversation, hésitant juste comme il faut, pour conserver ce côté craquant de "Japonaise à Paris". J'en ai profité pour me présenter en japonais, montrer mon carnet de dessins, c'est là que j ai commencé à remarquer combien les yeux de Naoko étaient grands.

Après l'avoir prise en photo, je suis parti.

Quelques jours plus tard, je revenais la voir avec un petit dessin, juste de quoi la remercier de sa gentillesse, retrouver ses grands yeux, ses grands sourires et lui dire le plus simplement du monde que je la trouvais jolie.

Ne laissant rien d'autre que ce dessin anonyme, elle avait insisté pour avoir au moins un mail pour me joindre afin de m'écrire un mot de remerciement.

J'ai refusé en lui disant que je la contacterai une fois mon site terminé, grâce à sa carte de visite qu'elle m'avait tendue plus tôt.


Six mois se sont écoulés depuis, j'étais fier de me dire que j'allai pouvoir lui montrer mon site, mais je ne retrouve plus sa carte de visite, et son blog dont l'adresse m'était revenue n'existe plus ... ... ..

- Laurianne Choucroute -

 Une très grande blonde aux yeux bleus qui peut paraître hautaine, distante et froide. Le type même de femme séduisante, qui tient sa cigarette d'un geste charismatique et nonchalant, le regard perdu au loin, comme si elle attendait que l'univers lui exprime enfin quelque chose digne d'intérêt, digne d'elle ...

La voix plutôt grave, un paradoxe étrange oscillant entre tonalité sensuelle et autoritaire. Le désordre sophistiqué de ses mèches habille ses sourcils aux accents circonflexes, intensifiant encore un peu plus la puissance de son regard.

Penser en noir et blanc c'est, avant toute considération artistique, se débarrasser du superflu, la couleur des gens ne compte plus, une manière de mettre en lumière, ce qui compte véritablement, la valeur. Voir tout en nuance, penser gris, ainsi les noirs et les blancs apparaissent tout seuls.

C'est dans cet état d'esprit que j'ai photographié Laurianne, à la table d'un café, et qu'instantanément la bonne image est apparue. Une image dévoilant timidement tout ce que sa pudeur n'affiche pas, sa sensibilité, sa réserve, cette force fragile, d'où émane toute la douceur, l'abnégation et la générosité de de son âme.


- La Japonaise du train couchette -

Contrairement à toutes les autres cabines, la mienne baignait dans l'obscurité. Je montais sur ma couchette en hauteur, assis en tailleur, j'attendais.

Le signal de départ retentissait, une petite japonaise montait l'échelle pour rejoindre la couchette en face de la mienne. c'est à ce moment là que la lumière fut. Une lumière forte, éblouissante, à laquelle personne ne s'attendait, toujours sur l'échelle, me regardant, elle s'est mise à rire et sourire de surprise.

Si j'ai su qu'elle était japonaise, c'était tout d'abord à cause de son prénom inscrit sur sa valise, et aussi en regardant les cahiers et livres qu'elle lisait, destinés aux japonais apprenant le français.

Installée sur sa couchette, elle changeait souvent de position ; la plus confortable semblait celle sur le ventre, c'était aussi la plus belle à regarder, le genre de position qui donne envide de dessiner, le genre de situation qui fait penser qu'un dieu existe.

C'est peut être tout simplement ça Dieu, une personnification du hasard ; d'où le fait que certains y croient et d'autres, pas. Personne ne se poserait la question de son existence, si chacun considérait qu'il pourrait être son propre Dieu.
 J'ai eu énormément de plaisir à la dessiner, oui, c'était presque divin, surtout lorsque, parfois, au gré de ses mouvements, on pouvait apercevoir une minuscule parcelle de peau se découvrir au niveau de ses reins, un cache-cache sensuel se dévorant avec les yeux.

J'avais envie de partager mon plaisir avec elle, tout du moins lui laisser une trace, au lieu de condamner ce dessin à mourir étouffé entre les pages de mon carnet.

Armé de mon petit couteau suisse, je découpais la page, la tamponnait avec mon sceau, puis écrivais au dos, en japonais, quelques phrase simples, signant de mon vrai nom, lui épargnant ainsi le fardeau de l'inconnu qui vous offre des fleurs.

Mon train arrivait à destination, Yumiko s'était endormie dans la position dans laquelle je l'avais dessinée.
Avant de franchir la porte de la cabine une dernière fois, je déposais mon dessin sur son cahier grand ouvert.

Une fois sur le quai, à travers la fenêtre, je jetais un dernier regard vers elle, toujours endormie.
En imaginant sa surprise découvrant mon dessin, je suis parti.


- 明日美 - Asumi - Belle Lumière du Soleil -


" Il y a autant de pays étrangers que de visages qui existent, c'est comme cela que chaque jour je voyage.

Ce visage là, c'est celui de la fille qui me traite de couillon, ou d emmerdeur, au moins une fois par jour. Elle n'est pas méchante, c'est juste que je suis un garçon très pénible parfois.

Je ne sais jamais comment lui dire : mademoiselle votre visage me rappelle des choses que je ne comprends pas et que je semble avoir oubliées, des choses tellement belles et anciennes que même en me souvenant, ma pudeur ne pourrait vous les décrire.

Le genre de trucs à ne jamais dire à une fille à franges parce que les filles à franges sont encore plus susceptibles que les autres...

Son sourire de gâteau d anniversaire et ses yeux d'ouverture de cadeaux me font voyager dans le temps. Plus j'y pense, plus je l'imagine en Fée du goûter, ou en amoureuse secrète d école primaire.



Oui, il y a beaucoup de choses qui me rappelle l enfance chez la fille qui me traite de couillon. C est je crois, une très grande enfant aussi, une femme à qui j aime tirer les cheveux. "



- La Princesse Numérique -

 A peine assis dans un café, dans un coin isolé de tous, sur une mini-table large comme mon bras, pour bosser tranquillement, une bien jolie asiatique surgit en s'adressant à moi en anglais.
L'effet de surprise m'avait fait perdre mon anglais... En gros :

- Est-ce qu'il y a quelqu'un en face de vous ?
- Heu, non, mais j'arrive là, je pars pas.
- Mais ce plateau il est à vous
- Ben non c'est pas à moi

Bref, un truc interminable pour finalement comprendre qu'elle aussi avait besoin de brancher son Mac...


Je lui cède la prise que je viens d'occuper, de manière galante, en lui expliquant qu'il me reste de quoi bosser au moins une heure. La demoiselle pose son Mac contre le mien (hé oui la table est minuscule), me remercie et revient à la charge quelque instant plus tard ... Son adaptateur secteur, n'est pas compatible avec nos prises, elle a pourtant un convertisseur mais bon, elle me demande si mon adaptateur secteur serait pas compatible avec son Mac...

Je fais le test , ça fonctionne elle est toute rassurée, de pouvoir utiliser son ordinateur.

C'est spécial de se retrouver presque nez à nez avec une jolie inconnue à la même table alors qu'à la base il était question de bosser seul dans un coin ... enfin bon je vais pas me plaindre...

Je la regardais comme une Princesse, une Princesse numérique, avec le dernier Mac Air, le dernier iPhone. Je la trouvais Belle, et sur la vitre à côté de nous, je regardais, dans le reflet ses mains, ses doigts, toucher et caresser le touch-pad au point de me donner l'envie d'en être un ...

Elle semblait très occupée, très concentrée... Je n'osais pas trop la regarder dans les yeux, Nous  étions trop près... Bien entendu, impossible pour moi de bosser dans ces conditions...

Je regardais le magnifique mouvement de sa coiffure, elle retira sa veste, un joli haut blanc près du corps moulait ses seins relativement généreux pour une asiatique... Elle était simple et classe à la fois. Autant de sérieux et d'assurance dans ses gestes m'ont vite impressionné.

Forcément j'avais envie de la prendre en photo. Le soucis ici ce n'est plus l'approche, mais le moment. Quand lui demander ? Existerait-il un moment où je pourrais introduire ma requête dans la chaîne de toutes les actions qu'elle effectue, qu'elle a prévu et qui semblent calculés à la seconde près ne laissant place pour rien d'autre ?

Je me suis lancé au dernier moment, juste avant qu'elle prenne son sac pour partir. Elle semblait très étonnée, et s'est mise à réfléchir. Son premier geste a été de remettre sa coiffure en place, elle esquissa un sourire et j'ai appuyé deux fois sur le déclencheur. Je l'ai remerciée , elle est repartie l'air très pressée.

Quelle femme étrange, je suis sûr que dans son pays c'est une princesse... Une Belle princesse qui m'aura laissé une bien belle image, un beau souvenir

- L'Allemande -

 Elle était si Belle ... Assise face à moi dans un café, son regard perdu au loin, j'ai commencé à la dessiner. En partant elle aperçut mon dessin, et semblait très agréablement surprise. Mon désir de la combler me poussa à le lui offrir. Pour la première fois, offrir un dessin d'une inconnue à une inconnue : c'était mon rêve.

Cette rencontre fut un électrochoc. Fut un temps où sa photo n'était jamais bien loin de moi. Elle était mon Cygne, une représentation de l'avenir, le point de départ de la démarche qui est la mienne.

Je ne connais pas son prénom, mais son sourire me rappelle sans cesse la douceur intense de notre échange. Si je suis capable de procurer autant d'émotions en offrant un dessin, je dois continuer à aller vers l'inconnu(e).

- L'Allemande -